Michel Henry est un philosophe et un romancier français né le à Haïphong (actuel Viêt Nam) et mort le à Albi (France). Son œuvre appartient au courant de la phénoménologie française du . Ses archives sont conservées à l'Institut supérieur de philosophie de l'Université catholique de Louvain. Quand on lui demandait de se présenter, Michel Henry disait : Il est né au Viêt Nam (alors Indochine) et devient orphelin à dix-sept jours, son père, un officier de marine qui était pilote du port de Haiphong, se tuant dans un accident de voiture. Sa mère rentre en France alors qu'il a sept ans, d'abord à Lille, où il vit chez son grand-père qui était musicien, compositeur et directeur du conservatoire. Sa mère elle-même était pianiste, il passe ainsi son enfance dans un milieu imprégné de musique classique. Il fait ensuite ses études à Paris au lycée Henri-IV. En , il s’engage dans la Résistance et il rejoint le maquis du Haut Jura sous le nom de code de Kant, et devra redescendre de la montagne pour accomplir ses missions dans Lyon occupé par les Allemands et quadrillé par les nazis, une expérience de la clandestinité qui va profondément marquer sa philosophie. À l’issue de la guerre, il passe l’agrégation de philosophie (1944), puis se consacre à la préparation d’une thèse sous la direction de Jean Hyppolite, Jean Wahl, Paul Ricœur, Ferdinand Alquié et Henri Gouhier. Il a consacré une dizaine d'années à la rédaction de sa thèse principale sur L’essence de la manifestation, qui a été publiée en 1963, et dans laquelle il a cherché, en s'inscrivant dans le fil de Kant, Fichte, Hegel, Husserl et Heidegger, mais aussi en s'appuyant notamment sur Maître Eckhart, à surmonter la principale lacune de toute philosophie intellectualiste, qui est simplement d'après lui l’ignorance de la vie réelle des individus vivants, telle que chacun(e) l’éprouve de l'intérieur et la vit concrètement dans sa propre chair affective, c'est-à-dire d'un point de vue purement subjectif.