Les Lumières néohelléniques (Διαφωτισμός, Diafotismos, « lumière, instruction ») désignent un mouvement idéologique, philologique, linguistique et philosophique du . Les lettrés Grecs introduisirent les idées et les valeurs des Lumières européennes dans le « monde grec », notion qui à l’époque dépassait le strict cadre de la Grèce actuelle, mais s’appliquait à l’ensemble des populations hellénisées ou sous influence grecque, en Russie, dans les principautés roumaines, à Constantinople et en Anatolie.
left|220px|thumb|Projet grec : Les projets de l’impératrice Catherine II pour les Balkans : en rouge l’« Empire néobyzantin », en bleu le « royaume de Dacie ».
À la fin du , l’impératrice Catherine II fit de l’Empire russe orthodoxe un pouvoir dominant au Moyen-Orient après la première guerre contre l'empire ottoman. Elle essaya de faire subir à ce dernier le même sort qu’à la Pologne démembrée, mais avec moins de succès : son projet visait in fine à reconstruire l’Empire byzantin et à le donner à son petit-fils Constantin. Cet empire, qui aurait eu pour capitale Constantinople, aurait englobé la Grèce, la Thrace, la Macédoine et la Bulgarie, tandis que les Principautés roumaines auraient formé un « royaume de Dacie », promis à Grigori Potemkine. Le reste des Balkans, c’est-à-dire la Bosnie, la Serbie et l’Albanie, aurait été donné en compensation à l’Autriche. Venise aurait obtenu la Morée, la Crète et Chypre. Ce projet n’aboutit pas, mais eut un écho considérable dans les élites et la population grecque, et plus largement chrétienne de l’Empire ottoman (les orthodoxes sujets de la « Sublime porte » formant alors une seule « nation » : le « millet de Rum », nom désignant l’ensemble des populations « héritées » par les Sultans turcs de l’Empire romain d'Orient).
La Renaissance culturelle grecque prit son élan grâce à la puissance commerciale et à la prédominance pédagogique grecque au sein de l’Empire ottoman. Les riches marchands grecs financèrent les études de nombreux jeunes Grecs dans les universités de l’Italie de la Renaissance et des États du Saint-Empire romain germanique.