Apparu au début du , le productivisme est « un système d'organisation de la vie économique dans lequel la production est donnée comme objectif premier ». Il ne doit pas être confondu avec la recherche de la productivité.
Depuis la révolution industrielle, le progrès technique permet d'accroître la production de façon considérable. Or dès lors que celui-ci est universellement considéré comme une fin en soi, il est sacralisé et cette sacralisation fait que tout système économique est intrinsèquement un système productiviste. Ainsi, avant même la destruction du mur de Berlin, le productivisme a été accepté par l'ensemble des acteurs politiques, aussi bien dans les pays communistes que dans les pays occidentaux, acquis au capitalisme. Partout sur le globe, une immensité d'individus ont vécu l'accroissement de la production comme un « progrès », une promesse de bonheur, la voie naturelle de l'Humanité. C'est pourquoi certains estiment qu'une majorité d'humains, du simple citoyen au dirigeant, a érigé la croissance économique au rang de « dogme religieux ». De fait, les gains de productivité sont en grande partie réinvestis dans l'appareil de production et non dans la mise à disposition de davantage de temps libre pour les individus.
L'augmentation exponentielle de la production pose le problème de son écoulement. Le système publicitaire constitue un outil de propagande mis en place par les entreprises, destiné à véhiculer auprès des individus l'illusion que les désirs vécus correspondent à des besoins réels. Le productivisme conduit ainsi au développement du consumérisme. Et avec l'essor des nouvelles technologies et l'émergence du travail collaboratif qu'elles rendent possible, les individus des sociétés industrialisées se perçoivent de plus en plus comme des producteurs/consommateurs.
Pour Serge Audier, l' se construit au . La défense de l'industrialisation est plus forte que la défense de la nature en raison du culte du progrès, avec des figures comme Saint-Simon, Berthelot ou Cabet.