Arcésilas (en Ἀρκεσίλαος / Arkesílaos) était un philosophe grec, créateur de la Nouvelle Académie, né à Pitane (en Éolide) vers 315 av. J.-C. et mort en 241 av. J.-C., compagnon du philosophe Crantor. À la mort de Cratès, en 264, et après l'intérim de Socratidès, il devint, en -244/-243, le cinquième scholarque de l'Académie, le seul représentant de la Moyenne Académie. Complètement opposé à son contemporain le stoïcien Zénon de Kition, il professe un scepticisme total, mais malgré ce tournant dans la pensée philosophique, il se pose en continuateur de l'Académie de Platon, qui devient avec lui la Nouvelle Académie.
Arcésilas a inventé la notion de suspension du jugement (en grec ancien, épochê), qui semble absente chez Pyrrhon. La notion de suspension du jugement vient, semble-t-il, moins de Pyrrhon que de l'académicien Arcésilas de Pitane. Mais cette opinion de Victor Brochard en 1887 ne fait pas l'unanimité. Quant à savoir si la notion d'équipollence, égalité des opinions, vient de Pyrrhon, Photios écrit : . Il n'a laissé aucun écrit. Deux de ses disciples, Ecdémos et Démophanès, de Mégalopolis, furent précepteurs de Philopœmen.
Arcésilas, fils de Seuthos - ou Scythos - vint étudier la rhétorique à Athènes, prit goût à la philosophie et devint le disciple de Théophraste, puis de Crantor. Il suivit aussi les cours de Polémon et de Cratès. Il avait appris les mathématiques avec Autolycos de Pitane et Hipponicos, et étudié Platon pour qui il avait une grande admiration. Après la mort de Cratès, Socratidès, qui assurait l’intérim, reconnaissant la supériorité d'Arcésilas, lui laissa la direction de l'Académie. Il n'y eut guère d'événement historique ou notable dans sa vie et il se tenait à l'écart des affaires publiques.
Sur sa vie privée, des rumeurs parlent de débauches et de courtisanes. Il serait mort à 75 ans, ivre et délirant. Mais s'il avait de nombreux adversaires qui l'ont peut-être calomnié, Plutarque et le Stoïcien Cléanthe nous en offrent une image bien différente :
Il connut peut-être Pyrrhon, Diodore Cronos et Ménédème ; une originalité d'Arcésilas est sa fortune, à une époque où la plupart des philosophes étaient pauvres.