L’Armée secrète (AS) est un regroupement de résistants français pendant la Seconde Guerre mondiale, créé en septembre 1942.
Cette structure de combat est issue du regroupement des formations paramilitaires des trois plus importants mouvements de résistance de la zone sud : Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur.
Au milieu de l'année 1942, en Région R1, ces trois grands mouvements souhaitent coordonner les unités militaires dont ils disposent, afin de les rendre plus efficaces. Henri Frenay, le chef de Combat, revendique le commandement de la nouvelle structure, mais il se heurte à l'opposition d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie, chef de Libération-Sud et à celle de Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur. Jean Moulin tenant à ce que ce poste ne soit pas occupé par une personnalité déjà engagée dans un mouvement, Frenay propose le nom de Charles Delestraint, général rappelé de sa retraite durant la bataille de France, qui admire de Gaulle — qu'il a eu sous ses ordres — et déteste Vichy. C'était le seul officier général à avoir été promu malgré la défaite ; la proposition est acceptée unanimement.
Le 28 août 1942, à Lyon, a lieu la première rencontre entre Jean Moulin et le général Delestraint. À l'issue de l'entretien, Jean Moulin fait mettre immédiatement les trois chefs régionaux des formations paramilitaires des grands mouvements à la disposition de Delestraint, lui permettant ainsi de choisir le plus apte à la direction régionale de l'Armée secrète. À ce poste, clandestin et dangereux, le général nomme le capitaine Claudius Billon. Dès septembre, Billon, connaissant le petit nombre d'hommes engagés dans la Résistance et capables d'accepter responsabilités et risques, après avoir pris les contacts nécessaires, nomme chacun des chefs départementaux AS de R1, à l'exception du chef départemental AS de l'Ain, nommé directement par Delestraint.
En octobre, Delestraint est nommé (officiellement) par le général de Gaulle (le général de Lattre avait également été approché pour ce poste, mais avait refusé).