L'éblaïte est une langue sémitique parlée entre le et le dans la ville d'Ebla, en Syrie centrale. Elle nous est connue par la documentation en écriture cunéiforme retrouvée dans cette ville. C'est avec l'akkadien la plus ancienne langue sémitique connue.
thumb|left|Ebla et les sites principaux de la Syrie et de la Haute Mésopotamie de la seconde moitié du
La découverte en 1964 sur le site de Tell Mardikh en Syrie du nord, d’une antique cité de la seconde moitié du millénaire av. J.-C., bouleversa les données archéologiques alors en vigueur, révélant l’existence d’une culture urbaine contemporaine de la période Proto-dynastique en Mésopotamie, au cœur d’une zone géographique, où jusque-là, les fouilles précédentes n’avaient rien mis de tel au jour.
Conformément à ce qu’avait avancé Ignace Gelb au sujet de tous les centres habités de Syrie de la même époque, il apparaissait que l’identité culturelle de la civilisation de Tell Mardikh ne devait pas relever du cadre sémitique. Or, en 1968, la découverte sur ce même site, d’une statue comportant une dédicace en ancien akkadien, mentionnant le roi Ibbit-Lim d’Ebla, vint aussitôt contredire cette thèse. Il devenait alors non seulement possible d’identifier cette ville avec l’antique cité d’Ebla, mentionnée dans de nombreuses sources mésopotamiennes et égyptiennes, mais de surcroît, considérant les fortes connotations linguistiques du nom de son souverain, d’en préciser l’identité amorrite. Il fallut néanmoins corriger à nouveau ces conclusions, après la découvertes en 1974 dans les vestiges du palais de l’âge du bronze ancien (2400-2225 avant notre ère) de 42 tablettes cunéiformes, puis de autres l’année suivante, révélant une langue qui n’avait rien de commun avec l’amorrite, présentant des caractères morphologiques archaïques, attestés en akkadien parallèlement à d’incontestables similitudes lexicales avec les langues sémitiques occidentales telles que l’hébreu ou l’araméen. Les fouilles étaient menées par le professeur Paolo Matthiae et les inscriptions traduites par Giovanni Pettinato.