vignette|Tombes des 47 rōnin au temple Sengaku-ji.
L'affaire des 47 rōnin, aussi connue sous le nom de 47 samouraïs, ou la « vendetta d'Akō », ou en japonais ou encore , est un épisode de l'histoire japonaise classique. Elle est décrite dans les manuels japonais comme une « légende nationale ». Les 47 rōnin sont aussi appelés les 47 gishi ou Akō gishi.
En 1701, dans la région d'Akō (préfecture de Hyōgo), un groupe de samouraïs est laissé sans chef (rōnin) après la condamnation au suicide rituel (seppuku) de son daimyo Asano Naganori par le shogun Tokugawa Tsunayoshi. Naganori est accusé d'avoir blessé Kira Yoshinaka (1641-1703), maître des cérémonies de la maison du shogun, qui l'avait insulté. Les 47 rōnin décident de le venger en tuant Kira. Après avoir planifié l'attaque pendant près de deux ans, ils passent à l'action le (selon le calendrier japonais, ou le selon le calendrier grégorien). Condamnés pour meurtre, les 47 eurent le droit de garder leur honneur par le suicide rituel et s'exécutèrent le . Ils connaissaient à l'avance les conséquences de leur acte et c'est pour cela que leur action était considérée comme honorable.
Quelque peu enjolivée, cette histoire a trouvé sa place dans la culture populaire comme un exemple des valeurs de loyauté, de sacrifice, de dévouement et d'honneur dont tout Japonais était censé s'inspirer dans sa vie quotidienne. Cette popularité a connu un regain avec la rapide modernisation de l'ère Meiji, qui bousculait les traditions, et au cours de laquelle beaucoup de gens cherchaient à retrouver une part de leurs racines perdues.
Le cimetière de Sengaku-ji existe toujours. On y voit le puits, le bassin où a été lavée la tête de Kira, ainsi que le tombeau d'Asano et les dressées sous les arbres. Trois siècles après, de nombreux Japonais viennent encore brûler des baguettes d'encens sur ces tombes pour honorer la mémoire des rōnin. Le thème est resté populaire : dans la seule décennie 1997-2007, la télévision japonaise a consacré dix réalisations à cette épopée.