La coalescence est une modification phonétique qui consiste en la fusion de deux sons en un seul. Selon certains auteurs, par exemple Dubois 2002, il peut aussi être question de la fusion de plus de deux sons. D'une part, il s'agit, du point de vue phonétique, d'un type d'assimilation ; d'autre part, d'un point de vue linguistique plus général, c'est un type de contraction phonétique. Les coalescences peuvent être considérées de plusieurs points de vue : selon la catégorie de sons qu'elles affectent : consonnes ou voyelles ; selon la manière dont elles affectent les sons : amuïssement par assimilation totale d'un son ou assimilation réciproque ; selon les entités qu'elles affectent : l'intérieur d'un mot morphème, deux morphèmes en contact dans la composition d'un mot, ou deux mots en contact ; selon le caractère diachronique ou synchronique du phénomène : tenant de l'évolution des mots, respectivement produisant des variantes à un certain moment de l'histoire de la langue. Parfois, c'est l'assimilation totale d'une consonne par la consonne voisine qui a lieu. Celle-ci se conserve et peut rester brève ou s'allonger. Par exemple, dans le mot illisible [il(l)izibl̥], il y a une coalescence au contact entre la préposition latine in et l'adjectif lisible, produite dans le processus diachronique de la formation de l'adjectif illisible. Exemples dans d'autres langues : în « en » + mult « beaucoup » → înmulți [ɨmmulˈtsi] « multiplier » ; pod « sous » + tekst → podtekst [pottekst] « sous-texte », bez « sans » + stidan « timide » → bestidan « sans-gêne » (adjectif). Il se produit une coalescence occasionnelle, donc synchronique, dans la parole rapide, par exemple entre les mots ten mice [ˈtemmaɪs] « dix souris ». Un exemple de coalescence diachronique entre un morphème radical et un morphème suffixe est köz [køz] « communauté » + -ség [ʃeːg] → község [ˈkøʃʃeːg] « commune rurale ».