vignette|Qu'est-ce que la vérité ? (Jésus devant Pilate), tableau de Nikolaï Gay.
La thèse mythiste est une théorie selon laquelle la personne de Jésus de Nazareth n'a pas de réalité historique : la personne de Jésus (à distinguer du personnage de Jésus-Christ) serait une création mythique ou mythologique. Cette thèse est née à partir du et du développement des méthodes historico-critiques dans l'étude des textes du Nouveau Testament. Elle tente d'expliquer entre autres l'apparition du christianisme ancien.
Selon certaines variantes de cette thèse, Jésus est un personnage légendaire, mythique, haussé à une dimension archétypale, et qui a la même (in)consistance que les personnages décrits par exemple dans Le Rameau d'or de James George Frazer. Il est ainsi souvent comparé à Mithra, Dionysos, Sol Invictus ou Esculape. Selon d'autres courants, sa personnalité est le fruit d'une élaboration théologique, ayant pris progressivement une dimension historique à partir du de l'ère chrétienne. Dans ce contexte, Jésus devient un personnage conceptuel, instrumentalisé par les premiers chrétiens.
Cette thématique se développe selon deux axes complémentaires :
d'une part, aucun document probant et aucune preuve archéologique n'attesteraient l’existence de Jésus de Nazareth : les textes chrétiens ne seraient pas dignes de foi, et les textes non chrétiens seraient d'authenticité douteuse ou pourraient être l’écho du discours chrétien ;
d'autre part, des indices peuvent amener à croire qu’il serait un personnage mythique ou fictif.
La thèse de l'inexistence historique de Jésus est restée marginale au sein de la recherche historique académique et a été complètement rejetée par les spécialistes universitaires du christianisme depuis la fin des années 1930.
Elle a néanmoins continué d’être reprise régulièrement par des auteurs en dehors du milieu académique, essentiellement par des écrivains, blogueurs et internautes. Elle a été défendue dans les médias au début des années 2000, par exemple aux États-Unis par Earl Doherty, et en France par Michel Onfray, lequel a repris les thèses de Paul-Louis Couchoud et Prosper Alfaric.