Marcus Mosiah Garvey, né le à Saint Ann’s Bay, Jamaïque, et mort le à Hammersmith, Londres, est un militant noir du , considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, d’où son surnom « Moses » (« Moïse » en français) ou « The Black Moses » (« Le Moïse noir »).
Précurseur du panafricanisme, il se fait le chantre de l’union des Noirs du monde entier à travers son journal The Negro World et le promoteur obstiné du retour des descendants des esclaves noirs vers l’Afrique (ce qu’on appelle le « Back to Africa » ou le « Repatriation » notamment dans la culture rasta).
Marcus Garvey naît en Jamaïque en 1887, un an après l’abolition de l’esclavage à Cuba, dans une île opprimée où règne la ségrégation raciale (apartheid) ; les conditions de travail n’y ont pas vraiment changé depuis l’abolition de l’esclavage. Beaucoup de Jamaïcains ont ainsi émigré à Panama pour travailler sur le chantier du célèbre canal. À cette époque, l’Afrique est en proie à la colonisation européenne mais certains Afro-Caribéens parviennent tant bien que mal à y partir, notamment au Liberia.
Marcus Garvey est d’abord un musicien qui joue de l’orgue à l’église, et bien qu’entouré d’analphabètes, il est passionné de lecture. Ce chrétien descendant des Marrons est employé chez un imprimeur et participe à un syndicat qui l’élit meneur lors d’une grève ; il est alors renvoyé de son travail. Il devient vite un orateur de premier plan, un journaliste (il fondera bientôt le journal Garvey’s Watchman) et un militant politique.
De 1910 à 1914, il voyage en Amérique latine (Venezuela, Colombie, Équateur et Amérique centrale) pour y constater la condition dans laquelle évoluent ses « frères noirs ». Il fonde au cours de ses voyages les journaux La Prensa au Panama et La Nacionale au Costa Rica. En 1912, il effectue un voyage en Europe (Londres, Paris, Madrid) où il est souvent pris pour un roi africain. À Londres, il intègre la rédaction de The African Times, fondé par le journaliste égyptien Dusé Mohamed Ali.