Giovanni Botero (né en 1544 à Bene Vagienna et mort en 1617 à Turin) est un prêtre, penseur politique et homme de lettres italien. La première partie de sa vie se déroule dans le cadre des collèges de la Compagnie de Jésus, d'abord comme élève (dès 1559 au moins) puis comme professeur de rhétorique et de philosophie dans plusieurs collèges italiens et français. D'un caractère réputé difficile, il entretient des rapports conflictuels avec la hiérarchie jésuite, jusqu'à être exclu de la Compagnie en 1580. Il devient le protégé du puissant cardinal archevêque de Milan, Charles Borromée, puis son « premier secrétaire » à partir de 1582. C'est alors que commence sa carrière d'auteur. Après la mort du cardinal (1584), il entre au service de Charles-Emmanuel de Savoie, qui l'envoie pour une mission diplomatique secrète en France, en compagnie de René de Lucinge, l'ambassadeur officiel du Piémont, dans le but probable de nouer des contacts avec la Ligue à Paris. Botero y reste la majeure partie de l'année 1585. Il entretient une réflexion croisée avec René de Lucinge qui publie en 1588, un an avant lui, une œuvre sur La Naissance, Durée et Chute des États qui partage certain de ses thèmes de réflexion sur la raison d'État. À partir de 1586, il entre au service du cardinal Federico Borromeo, le jeune cousin de Charles. À Rome, il le servira jusqu'en 1598, d'abord comme précepteur, puis comme conseiller, secrétaire ou encore envoyé diplomatique. Consulteur de la Congrégation de l'Index dès 1587, Botero devient à plein titre un homme de la curie romaine, où son jeune protecteur Frédéric Borromée est nommé cardinal en 1588. C'est là qu'il conçoit et écrit les trois œuvres qui le rendent vite célèbre: Des causes de la grandeur des villes (Delle cause della grandezza delle città, 1588), De la raison d'État (Della ragion di stato, 1589, mais 1598 pour la version définitive) et Les Relations universelles (Le Relazioni universali, 1591-1596).