Le philosémitisme est en principe une attitude favorable envers les Juifs, en raison de leur religion, de qualités attribuées collectivement aux Juifs, et de leur statut de peuple élu de Dieu, selon les différentes religions issues de la Bible. Toutefois, ce terme et son acception comportent différentes ambiguïtés. La définition du terme « philosémitisme » est tout à fait problématique, elle engendre un ensemble de questions difficiles à résoudre : de qui parle-t-on en parlant des Juifs ? S’agit-il d’une religion ? D’un peuple ? Rudolph M. Loewenstein dit qu’il n’y a pas de définition précise de l’antisémitisme, mais il y a un consensus en ce qui concerne ses symptômes — la même chose peut être dite sur le philosémitisme. Le préjugé concernant la particularité des Juifs ne se réduit pas à une caractéristique, mais est un composé assez complexe et non homogène. Edelstein propose une définition suivante de ce phénomène (fondée sur la négation d’une des définitions de l’antisémitisme) : « Un sentiment ou une action qui soutient ou qui protège des personnes que l’on appelle Juifs, sur les fondements du fait que ces personnes, en vertu de leur judaïté, possèdent des qualités désirables. » () La version « forte » du philosémitisme entraîne l’identification historique avec les Juifs (manifestée à travers les actions pro-juives, allant jusqu’à la conversion au judaïsme) ; sa version « faible » est un anti-antisémitisme. Malgré la façon dédaigneuse dont la communauté juive était souvent vue dans l’Antiquité, à cause de leur refus d'abandonner leur Dieu et de révérer l'Empereur comme un dieu, les Juifs avaient une certaine « force d’attraction » . . Selon les historiens de l’Antiquité, Pythagore fut un grand admirateur du judaïsme, et adopta certains préceptes de la loi juive dans sa philosophie. L’historien Mégasthène et le philosophe Théophraste « parlent des Juifs [...] comme des philosophes par naissance, en trouvant dans la loi juive une sorte de correspondance aux Lois de Platon » (livre 12) .