vignette|droite|380px|Groupe du Laocoon, œuvre des Rhodiens Agésandre, Athénodore et Polydore, II ou , musée Pio-Clementino, Vatican
Dans la mythologie grecque, Laocoon (pr. : ), du grec ancien / Laokóôn, « celui qui comprend le peuple », de λαός laos « peuple » et κοέω koêô « entendre, comprendre », est l'un des protagonistes de l'épisode du cheval de Troie.
Fils du roi Priam et d'Hécube, ou bien d'Anténor, ou encore de Capys et de Thémisté suivant d'autres traditions, Laocoon est prêtre de Poséidon (ou d'Apollon). Un matin, les Troyens découvrent, sur la grève désertée, un cheval de bois abandonné, ce qui est censément une offrande à Poséidon pour garantir à la flotte grecque un bon retour.
Les Troyens se divisent sur le sort du cheval : certains veulent le faire entrer dans la ville, en signe de victoire, d'autres sont d'avis de le brûler. Laocoon met obstinément en garde ses compatriotes. C'est la célèbre phrase que Virgile met dans sa bouche (Énéide, II,49) : Timeo Danaos et dona ferentes (« Je crains les Grecs, même lorsqu'ils apportent des présents »), exprimant cette vérité qu'il faut toujours se défier d'un ennemi quelque généreux qu'il paraisse. Il lance un javelot au flanc du cheval, qui sonne alors creux, mais nul ne le remarque. On amène alors un esclave grec, Sinon, qui prétend avoir été abandonné là en sacrifice, tout comme le cheval.
Comme pour appuyer son récit, deux serpents arrivent de la haute mer alors que Laocoon sacrifie un bœuf à Poséidon. Ils se jettent sur ses deux fils et les démembrent, puis s'attaquent à Laocoon lui-même, qui tentait en vain de les arrêter. Les serpents se réfugient ensuite dans un temple d'Athéna, se lovant au pied de sa statue colossale. Les Troyens pensent alors que c'est la déesse qui se venge de l'outrage fait à une offrande qui lui est consacrée et, rassurés, font entrer le cheval dans leurs murs.
Lycophron, qui place la scène de l’attaque des serpents dans le temple d’Apollon, donne à ceux-ci les noms de Charibée et Porcé (ou Porcès).