Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein; or, The Modern Prometheus) est un roman épistolaire publié anonymement le par Mary Shelley, et traduit pour la première fois en français par Jules Saladin, en 1821. Il relate la création par un jeune savant suisse, Victor Frankenstein, d'un être vivant assemblé avec des parties de chairs mortes. Horrifié par l'aspect hideux de l'être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Mais ce dernier, doué d'intelligence, se venge par la suite d'avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société.
Le système narratif est fondé sur une série de récits en abyme enchâssés les uns dans les autres. Le cadre général est celui d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton ; à l'intérieur se situe l'histoire de la vie de Victor Frankenstein, recueilli par l'explorateur sur la banquise ; enfin, cette dernière recèle la narration faite à Frankenstein par le monstre, en particulier des tourments qu'il a endurés.
Le roman trouve son origine dans le séjour en Suisse, en juin 1816, d'un groupe de jeunes romantiques, parmi lesquels Mary Wollstonecraft Godwin, son amant et futur mari Percy Bysshe Shelley, et leur ami Lord Byron. Ce dernier propose, pour passer le temps, que chacun écrive une histoire d'épouvante. Byron entame un brouillon qui sera repris par John Polidori et publié sous le titre Le Vampire, un court récit qui lance le thème du vampirisme en littérature ; c'est cependant Mary qui signe avec Frankenstein ou le Prométhée moderne le texte le plus élaboré et le plus abouti.
Dès sa parution, Frankenstein est catalogué en roman gothique ; tiré à seulement, il est ensuite considéré par la plupart des critiques comme un chef-d'œuvre de ce genre littéraire qui était auparavant décrié. Récit à la fois horrifique et philosophique, l'œuvre de Mary Shelley est également l'un des textes précurseurs de la science-fiction.
Le succès immédiat et continu de Frankenstein repose sur des fondations différentes de celles des précédents romans gothiques, sinon dans leur aspect, du moins dans leur essence.