Le messie (משיח mashia'h, משיחא meshi'ha, Χριστός christos, المسيح Al-Masih - « oint ») représente une figure centrale de la foi juive, dont les prophéties dans la Bible hébraïque ont annoncé qu’un homme issu de la lignée du roi David amènerait à la fin des temps une ère de paix et de bonheur éternel dont bénéficieraient la nation israélite et le monde qui s'élèverait avec ses croyants.
Cette croyance, à peine évoquée dans le Pentateuque mais prégnante dans la littérature post-exilique, s'intensifie à l’époque du second Temple,
Avec la perte d’indépendance de la Judée, qui disparaît bientôt en tant que telle, la figure du messie se fait plus spirituelle et miraculeuse, renforcée par chaque catastrophe frappant le peuple juif. L’expulsion des Juifs d'Espagne crée ainsi les conditions favorables à la reconnaissance, par nombre d’exilés, de Sabbataï Zvi en tant que Messie car il a une grande connaissance des enseignements ésotériques juifs, et parce que le messie détiendrait des pouvoirs mystiques. Sa conversion à l’islam entraîne de nombreux Juifs à abandonner le judaïsme, et les rabbins proscrivent les attentes eschatologiques. Des rabbins d’Europe de l'Est entreprennent cependant de ressusciter les attentes messianiques dans un cadre plus conforme au judaïsme, fondant le hassidisme. L’un d'entre eux en particulier, Menachem Mendel Schneerson du mouvement Loubavitch, a cristallisé les espérances à l’ère actuelle.
En parallèle, et à l'opposé du décisionnaire et penseur médiéval Moïse Maïmonide, qui avait érigé le messianisme en article de foi, la réforme du judaïsme des débuts proclame que « Berlin est notre Jérusalem », avant de se tourner vers le tikkoun olam, qui substitue à l’attente jugée passive d’une figure hypothétique l’avènement actif d’une ère de paix et de progrès considérée comme équivalente aux temps messianiques.
Le mashia'h est dans la Bible hébraïque un homme intronisé dans sa fonction par onction : en bénéficient d’abord les prêtres (cohanim) et les instruments du culte (Exode 29), cohen mashiah désignant ensuite de manière plus spécifique le grand prêtre d'Israël (Lévitique 4:3).