L’armistice de Moudros est l'armistice conclu à l'issue de la Première Guerre mondiale entre l'Empire ottoman et les Alliés. Il est signé dans le port de Moudros situé sur l’île grecque de Lemnos le . L’amiral britannique Somerset Gough-Calthorpe en est le signataire en tant que représentant des Puissances Alliées. La suspension des hostilités met un terme à la guerre au Proche-Orient. L'Empire ottoman est réduit à l'Anatolie et renonce à toute présence militaire au Hedjaz, en Yémen, en Syrie, en Mésopotamie, Tripolitaine et en Cyrénaïque. Le ministre de la Guerre ottoman, Enver Pacha, l'un des trois hommes forts aux commandes de l'Empire ottoman depuis le coup d’État sanglant du 23 janvier 1913, censure les informations sur la gravité de la situation. La population ottomane demeure donc dans l'illusion d'une possible victoire. Selon les conditions de l’armistice, les Alliés peuvent occuper les détroits des Dardanelles et du Bosphore, Batoumi et les tunnels des monts Taurus. Le droit est reconnu aux vainqueurs, à titre de gage et pour prévenir tout désordre, d’occuper six provinces arméniennes dans le nord-est de l’Anatolie. L’armée ottomane est démobilisée. Dans le Caucase, les unités ottomanes se retirent des positions occupées depuis le traité de Brest-Litovsk : Batoumi, Kars, Ardahan et l'Azerbaïdjan. Front du Moyen-Orient Au cours de 1918, le tour pris par les événements au Sud-Est de l'Europe ruine les espoirs du gouvernement ottoman. L’expédition de Salonique, connue aussi sous l'appellation « Front de Macédoine », avait été relativement inactive depuis l’année 1916. En septembre 1918, les forces alliées, commandées par Louis Franchet d'Espèrey, lancent une offensive surprise, qui se solde par une victoire éclatante. L’armée bulgare est vaincue, et le pays se voit obligé de demander la fin des combats à l'armistice de Thessalonique, au détriment des intérêts de l'Autriche-Hongrie et de l'Empire ottoman.