La cystinose est une maladie lysosomale dont il existe deux formes : rénale et extra rénale. La forme urinaire est due à un défaut d'excrétion de la cystine, molécule composée de deux cystéines, acides aminés, par le lysosome. Ce déficit est secondaire à l'altération du gène CTNS situé sur le chromosome 17. Ce gène code une protéine, la cystinosine permettant l'excrétion de la cystine en dehors du lysosome vers le cytoplasme intracellulaire. L'accumulation de la cystine induit la formation de cristaux qui vont léser les cellules. La transmission génétique est autosomale récessive. 40 % des homozygotes sont porteurs d'une délétion de paires de base. Les personnes peuvent être atteintes d'une forme intermédiaire ou extra rénale, moins grave, la délétion pouvant être présente à l'état hétérozygote parfois associée avec une mutation plus "bénigne", mais pas chez les homozygotes. La cystinose touche environ 1 nouveau-né sur 100,000 ou 200,000. L'incidence est plus forte en Bretagne où l'on trouve un cas pour 26,000 naissances. La néphropathie cystinosique se manifeste par une croissance insuffisante de l'enfant, un syndrome de Fanconi, une atteinte du glomérule et des manifestations touchant d'autres organes. En l'absence de traitement, le retard de croissance commence vers six mois de vie. Avec un traitement bien conduit, la croissance reprend mais la perte de croissance ne peut être rattrapée que par l'administration d'hormone de croissance. Les signes du syndrome de Fanconi sont polyurie, polydipsie, déshydratation et une acidose. Le traitement commencé rapidement améliore les manifestations de la maladie mais les atteintes rénales au moment du diagnostic (vers un an habituellement) sont irréversibles. En l'absence de traitement, l'insuffisance rénale nécessitant le rein artificiel vers 10 ans. Un traitement précoce retarde le recours au rein artificiel ou à la transplantation rénale. Il existe une forme moyenne se manifestant plus tardivement. La forme extra rénale de la cystinose se manifeste uniquement par une photophobie.
Dmitri Firsov, Vladimir Katanaev