L'allemande est une pièce de musique et une danse qui tient une place importante dans le répertoire musical et chorégraphique, principalement au . En musique, lallemande est un morceau de coupe binaire avec reprises, de tempo modéré et de rythme binaire à deux ou quatre temps (usuellement , parfois ou ), précédé d'une levée d'une à trois croches. Dans la suite de danses baroque, l'allemande occupe en général la première place avant la courante ; elle peut, éventuellement, être précédée d'un morceau de forme libre : prélude, ouverture, toccata, etc. L'allemande est souvent la pièce la plus construite, celle dont le contrepoint est le plus développé : de ce fait, quand au la structure de la suite baroque se dilue dans la généralisation des pièces imitatives ou de caractère, ou qu'elle fait place à la sonate, c'est souvent le seul élément à subsister sous son nom, comme pour affirmer la solidité des compétences du compositeur. Pour Antoine Furetière (Dictionnaire, 1690), c'est une « Pièce de Musique qui est grave, & pleine de mesure, qu’on jouë sur les instruments, & particulierement sur le luth, le theorbe, l’orgue, & le clavessin ». Sébastien de Brossard (Dictionnaire de musique, 1708), la décrit comme une « Symphonie grave, ordinairement à 2 temps, souvent à 4 ». Pour Johann Mattheson (c. 1739), c'est « une véritable invention allemande qui reflète un esprit satisfait et jovial se plaisant dans l’ordre et le calme ». L'allemande baroque disparaît vers 1750, comme en témoigne Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de musique (1768) : « Sorte d’air ou de pièce de musique dont la musique est à 4 temps et se bat gravement. Il paraît par son nom que ce caractère d’air est venu d’Allemagne, quoiqu'il n’y soit point connu du tout. L’allemande en sonate est partout vieillie, et à peine les musiciens s’en servent-ils aujourd’hui : ceux qui s’en servent encore lui donnent un mouvement plus gai ». Il est difficile d'estimer avec précision le nombre d'allemandes composées, mais ce nombre est très important.