La littérature gay correspond à l'ensemble de la production littéraire qui s'adresse, a été écrite par ou représente des hommes homosexuels. L'idée d'une « littérature homosexuelle », propre aux auteurs homosexuels, fait débat dans la mesure notamment où elle réduirait les écrits de ces derniers à une unique dimension sexuelle ou remettrait en cause « l'unité de la notion censément universelle de littérature ». La littérature homosexuelle ne le serait ainsi pas tant qu'elle ne serait que la littérature écrite par des homosexuels. Cela étant, considérant que l'identité homosexuelle n'a été conceptualisée comme telle qu'à la fin du dix-neuvième siècle, il serait anachronique de parler d'une littérature homosexuelle pour désigner les textes faisant état d'amours masculines antérieurs à cette période. Les premiers poèmes relatant des amours masculines ne datent pas du dix-neuvième siècle, loin s'en faut. Le poète d'expression arabe Abû Nuwâs, né dans la seconde moitié du huitième siècle, s'exprime ainsi de façon très libre au sujet de ses amours avec des échansons. Bien que certains d'entre eux n'écrivent alors pas directement à propos de leurs amours, on compte parmi les premiers poètes ouvertement homosexuels aux États-Unis : John Ashbery, Robert Duncan, Kenward Elmslie, Edward Field, Allen Ginsberg, John Giorno, Paul Goodman, Thom Gunn, Richard Howard, Stephen Jonas, Gerrit Lansing, James Merrill, Frank O'Hara, Édouard Roditi, James Schuyler, Jack Spicer et John Wieners. Si quelques-uns (Robert Duncan, Stephen Jonas, Frank O'Hara) seront par la suite acclamés par les poètes gays du mouvement de libération homosexuelle des années 1970, d'autres (John Ashbery, James Merrill) seront bien moins considérés car n'ayant visiblement pas fait preuve d'une conscience homosexuelle. Pour le chercheur et militant Michael Bronski, le mouvement homosexuel des années 1970 marque, aux États-Unis, le début d'une phase d'intense production littéraire pour les personnes LGBT, les gays et les lesbiennes en particulier.