Les « quatorze points de Wilson » est le nom donné au programme du traité de paix par le président des États-Unis Woodrow Wilson pour mettre fin à la Première Guerre mondiale et reconstruire l'Europe. Ce programme a été énoncé dans un discours retentissant devant le Congrès des États-Unis le .
Les Quatorze points trouvent leur origine dans le travail d'un think tank, l'Inquiry, qui s'est installé pendant la Première guerre mondiale dans les locaux de la bibliothèque municipale de New York. Rassemblant des universitaires de différentes disciplines, ce groupe d'études a mis au point l'ossature des Quatorze points, sous la férule de Walter Lippmann. Le projet est achevé en trois semaines. Wilson le modifie, ajoute le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France afin de soutenir le moral français. Il rédige des points généraux, dont la liberté des mers et la création de la Société des nations.
Bien que beaucoup de points soient spécifiques, les cinq premiers étaient plus généraux, incluant le libre-échange (abolition des droits de douane, ouverture des marchés de capitaux et de marchandises), le libre accès à la mer, la démocratie, l'abolition de la diplomatie secrète, le désarmement, la restitution des souverainetés sur les terres occupées à la suite de victoires militaires, comme l'Alsace-Lorraine pour la France, le droit à l'autodétermination des peuples, etc.
Le discours, qui avait été écrit sans coordination ou consultation préalable des homologues européens, était empreint d'idéaux élevés et annonçait la Société des Nations. Wilson réussit à faire passer une partie de son programme dans le traité de Versailles. Cependant, en dépit de cet idéalisme, l'Europe d'après-guerre n'adoptera que quatre points. De plus, leur application sur le terrain (notamment celle de l'autodétermination) sera refusée aux peuples vaincus (Allemands d'Autriche, Hongrois...) ou non représentés dans les instances internationales (Ukrainiens, Irlandais...), sans parler des peuples colonisés.