vignette|Une page de la Bible de Gutenberg.
Les quatre sens de l'Écriture sont une méthode d'interprétation qui distingue quatre types ou niveaux de lecture dans la Bible. Ce principe du sens quadruple, né au sein du judaïsme, a été repris par le christianisme depuis les Pères de l'Église puis développé au Moyen Âge. Tombé partiellement en désuétude à l'époque moderne, il connaît un regain d'intérêt à partir du .
Dans la tradition juive, cette forme d'herméneutique biblique distingue quatre sens dans les textes bibliques : littéral, allusif, homilétique et mystique. La tradition chrétienne définit ces quatre niveaux en ces termes : littéral, allégorique, tropologique (ou moral), et anagogique.
Pardès (Kabbale)
Philon d'Alexandrie (20 , 45 apr. JC) est un juif hellénisé connu pour avoir fait une lecture allégorique de la Bible. Selon Photios Ier de Constantinople, Philon serait à l'origine de l'interprétation allégorique de la Bible adoptée par les chrétiens.
La question de savoir si l'herméneutique des sens de l'Écriture est une transmission du judaïsme au christianisme ou une influence postérieure du christianisme sur le judaïsme est débattue. .
Toujours est-il que dans la tradition judaïque, il existe quatre niveaux d'interprétation de la Torah :
le Pshat : sens littéral ou obvie ;
le Remez : sens allusif (littéralement : allusion) ;
le Drash : sens homilétique et métaphorique ;
le Sod (kabbale) : sens mystique (littéralement : secret).
L'acronyme forme « prds » (PaRDeS). Le Midrash se concentre sur le remez et le drash.
Le sens mystique ou secret (sod) fait l'objet plus particulièrement des études kabbalistiques.
La kabbale chrétienne fut réprimée au Moyen Âge car elle était considérée comme une source d'occultisme ésotérique.
Au , le théologien Origène, diplômé de l’école théologique d'Alexandrie, a formulé le principe des trois sens de l'Écriture (littéral, moral et spirituel) à partir de la méthode juive d’interprétation (midrash) utilisée par Paul de Tarse dans l’Épître aux Galates chapitre 4.