vignette|Frederic Leighton, Électre sur la tombe d'Agamemnon, 1869
Le complexe d'Électre est un concept théorique de Carl Gustav Jung qui l'a nommé ainsi en référence à l'héroïne grecque qui vengea son père Agamemnon en faisant assassiner sa propre mère, Clytemnestre. Il pensait ainsi avoir créé un équivalent du complexe d'Œdipe de Freud mais notons que ce dernier n'a pas accepté cette proposition : « Il nous semble sur ce point que ce que nous disons du complexe d'Œdipe ne s'applique en toute rigueur qu'à l'enfant de sexe masculin, et que nous sommes fondés à refuser l'expression de complexe d'Électre qui insiste sur l'analogie du comportement des deux sexes. » En effet, pour Freud, il n'existe pas de « Loi de la Mère » et on ne peut donc pas régler la question par une simple équivalence tirée de la mythologie.
Le complexe Electre n'est pas utilisé par les professionnels de la santé mentale aujourd'hui. Il n'y a pas de preuves empirique de son existence et il n'est pas répertorié dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.
Selon Freud, le développement psychique de l'enfant se déroule selon trois stades successifs. Au cours du premier stade, dit « oral », l'enfant prend son plaisir par l'acte de manger. Le sein de la mère est alors perçu par l'enfant comme objet de plaisir. Lors du second stade, dit « sadique-anal », l'enfant prend conscience de sa puissance sur le monde. Enfin, lors du troisième stade, dit « œdipien » ou « phallique », se développe, chez le garçon, le complexe d'Œdipe : les pulsions d'attirance à l'égard de la mère se renforcent, l'enfant devient de plus en plus exigeant et envahissant, ce qui provoque l'opposition du père, lequel cristallise ensuite sur lui des pulsions hostiles de la part du garçon. À l'adolescence, ce complexe provoque l'attirance du garçon pour les filles, et son rejet des autres garçons, ce qui conditionne une sexualité de type hétérosexuelle.