Soyouz 3 est un vol qui marque la reprise du programme spatial de l'Union soviétique, plus exactement des vols habités, dix-huit mois après l'accident de Soyouz 1, qui s'était soldé par la mort de son pilote.
Lancé le et piloté par Gueorgui Beregovoï, celui-ci avait pour mission de s'amarrer à un autre vaisseau Soyouz, Soyouz 2, celui-ci étant inoccupé. Le rendez-vous été réussi mais non la jonction.
La mission a duré quatre jours.
Gueorgui Beregovoï
doublure : Vladimir Chatalov
À la différence de ses collègues, qui ont fait l'objet d'une campagne de recrutement, Beregovoï est devenu cosmonaute parce qu'il a été personnellement sélectionné (en 1962) par un important membre du programme spatial soviétique, Nikolaï Kamanine.
Par ailleurs, alors que les autres cosmonautes sont décorés héros de l'Union soviétique après leur retour sur Terre, lui l'est déjà au moment du décollage : il l'a été en effet grâce à ses exploits aériens pendant la Seconde Guerre mondiale.
Beregovoï présente une troisième particularité : il est âgé de 47 ans quand il prend la route de l'espace, ce qui est à l'époque un record. Et comme l'Américain John Glenn, il est né en 1921, or aucun de leurs collègues ne sont nés avant eux.
Le mois d' est marqué par la reprise des vols habités tant aux États-Unis (marqués en par la mort accidentelle des astronautes d'Apollo 1) qu'en Union soviétique. Les vols Apollo 7 (11-) et Soyouz 3 (26-) marquent donc le réveil de la course à l'espace entre les deux grandes nations.
À cette époque, les Américains poursuivent deux objectifs, ouvertement révélés à l'opinion publique : envoyer trois astronautes autour de la Lune (ce qu'ils parviendront à faire deux mois plus tard avec le vol Apollo 8) et surtout en déposer deux autres sur son sol (ce qu'ils réussiront en avec le vol Apollo 11) ; ceci en réponse au pari lancé en mai 1961 par le Président Kennedy et confirmé en septembre 1962.
Depuis 1964, les Soviétiques poursuivent des objectifs similaires mais, à la différence des Américains, ils les tiennent secrets et ne révèlent à propos des vols qu'ils réalisent que les informations qui les arrangent en termes de prestige.