Un seigneur de guerre ou seigneur de la guerre exerce un contrôle de facto sur une partie d'un territoire national au moyen d'une force militaire qui lui est fidèle. Cette notion est clairement distincte du féodalisme européen en ce sens que le féodalisme reposait sur l’allégeance du vassal envers son suzerain, lien de subordination qui aboutissait au roi, donc à l'autorité « nationale », et que cette allégeance est absente, voire exclue, de la notion de seigneur de guerre.
Ce concept est principalement utilisé dans le cadre de l'histoire de la Chine, mais peut apparaître dans d'autres contextes. Ainsi, dans le contexte contemporain, on désigne par seigneur de guerre des chefs militaires locaux qui profitent d'une période d'instabilité socio-politique de leur pays pour se soulever contre les autorités légales afin d'accaparer le pouvoir politique sur le territoire qu'ils contrôlent (par exemple en Afghanistan, en Somalie, ou en république démocratique du Congo).
Seigneurs de la guerre chinois
Les seigneurs de la guerre (军阀 , jūnfá en mandarin) jouèrent un rôle important en Chine durant toutes les périodes où l'autorité centrale faiblit (Printemps et Automnes, Royaumes combattants, Seize Royaumes, etc.). Leur rôle fut particulièrement prépondérant durant la période des Trois royaumes et celle qui va de la chute de l'empire en 1911 à l'expédition du Nord en 1927.
En effet, l'instabilité politique provoquée par la fin de la dynastie Qing (pouvoir central disputé par Sun Yat-sen et Yuan Shikai) favorisa la montée en puissance des seigneurs de la guerre, qui agitèrent des campagnes. À cette époque, ce terme regroupe différentes réalités : anciens officiers de l'armée des Qing auxquels se rallient des troupes impériales déserteuses ou de riches potentats locaux désireux d'étendre leur hégémonie sur une région entière et soutenus par la population locale. Contrairement aux époques précédentes, il s'agit alors généralement de roturiers (la noblesse avait à cette époque pratiquement disparu du fait du légisme).