Pétrole contre nourriture est le nom d'un programme visant à satisfaire les besoins humanitaires du peuple irakien après la guerre du Golfe. Il est mis en place pour réduire les souffrances prolongées du peuple irakien dues aux sanctions économiques décidées par l'ONU à la suite de l'invasion du Koweït par les troupes irakiennes en août 1990. Mais un important réseau de corruption servant à détourner une partie des fonds est finalement révélé. Après la guerre du Golfe, l'ONU vote un embargo qui durera douze ans. Selon un rapport du Conseil économique et social des Nations unies, il causera entre et de morts, dont une majorité d'enfants. Cependant, ces chiffres sont contestés ; l'ONU réfutera par la suite ses propres enquêtes qui, selon un rapport du London School of Economics — rédigés par les chercheurs Tim Dyson et Valerie Cetorelli et publié en — se basaient sur des bilans fournis et manipulés par le gouvernement irakien. Le programme est donc conçu comme une « mesure temporaire destinée à couvrir les besoins humanitaires du peuple irakien ». Après un refus initial, l'Irak signe un accord en pour la mise en place du programme proposé dans la résolution 986 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le programme commence réellement en 1997. Les premières livraisons de denrées alimentaires ont lieu au printemps. Les revenus issus des exportations du pétrole sont placés sur un compte spécial géré par le Conseil de sécurité des Nations unies. 30 % de ces revenus servent à dédommager les victimes de l'invasion irakienne du Koweït en 1991; 13 % sont affectés au Kurdistan irakien, où les États-Unis et le Royaume-Uni ont établi une zone dite de « sécurité »; 4 % servent à payer les fonctionnaires de l'ONU ; les 53 % restants servent à l'achat de nourriture et de médicaments. L'acceptation du moindre contrat est soumise à l'approbation du Conseil de sécurité qui bloque environ la moitié des contrats. Ce sont les États-Unis et le Royaume-Uni qui sont à l'origine de la quasi-totalité des vétos exercés.