La pagophagie (du grec pagos glaçon, givre, et de phagein manger) est une compulsion qui se manifeste par un besoin irrésistible de mâcher ou d'ingérer des glaçons, du givre, ou des produits encore surgelés. C'est une forme de pica, qui peut s'associer à une anémie avec carence en fer dans les cas sévères. Il est préférable de laisser un glaçon fondre dans la bouche plutôt que de le croquer (risque de lésion dentaire). La pagophagie est un comportement le plus souvent réversible, traité selon les cas par supplémentation en fer ou par approches psychologiques ou neuropsychiatriques. On trouve des mentions anecdotiques du danger d'une consommation excessive d'eau froide ou glacée dans la littérature médicale de l'Antiquité (Aristote, Hippocrate...). À partir du , les récits se font plus fréquents et plus précis. Le sujet fait l'objet de discussions avec illustrations de cas indiquant les effets néfastes de l'eau ou du vin glacés, selon la quantité ou les circonstances, le plus souvent dans le contexte d'un désordre alimentaire. Le cas des grands personnages peut faire l'objet de témoignages plus détaillés ou retenir l'attention des chroniqueurs. Le premier cas notable serait celui de l'empereur byzantin Théophile qui régna de 829 à 842 ap. J.C. Dans le contexte d'une défaite militaire avec perte de territoires et de sa ville natale Amorium, Théophile est atteint de dysenterie et meurt en se nourrissant de neige pour soulager ses douleurs abdominales. En 2015, le cas de Théophile a été proposé comme le premier cas de pagophagie, dans un contexte dépressif et à visée analgésique. Les sources diffèrent sur le créateur du terme « pagophagie ». Les unes citent l'étude de Coltman, car elle est parue dans le Jama en 1969, mais d'autres donnent la priorité à celle de Reynolds en 1968. L'étude de Reynolds concerne 23 cas dans des familles du personnel de l'U.S. Air Force. Ces cas de pagophagie étaient associés à une anémie ferriprive liée à des pertes sanguines. 22 cas ont été guéris par supplémentation en fer .