Obock (ou Hayyú en afar) est une ville littorale de la République de Djibouti, et le chef-lieu du district et de la région du même nom. En 1858, un notable propose au consul de France à Aden, Henri Lambert, l'achat par la France d'Obock, alors pratiquement inhabité. Mais Lambert est assassiné le . Une mission navale française arrête les suspects, et organise l'envoi en France de plusieurs notables qui signent le avec Édouard Thouvenel, ministre des affaires étrangères, un traité de paix et d'amitié perpétuelle par lequel la France achète « les ports, rade et mouillage d’Obock situés près du cap Ras Bir avec la plaine qui s’étend depuis Ras Aly au sud jusqu’à Ras Doumeirah au nord » pour thalers ( francs de l'époque). Le suivant a lieu la prise de possession officielle du territoire par le capitaine de frégate Buret du Curieux, qui note dans son rapport au ministre de la Marine qu'il avait la conviction que si les habitants de cette côte désiraient la présence des Français, "c'est qu'ils étaient persuadés que nous étions indifférents au commerce des esclaves et que nous autoriserions leurs boutres à porter le pavillon français pour couvrir leur commerce illicite". Pendant près de 20 ans, le site ne fait l'objet d'aucune occupation, même après l'ouverture du canal de Suez. Il est simplement visité par des navires de la division navale de l'océan Indien, jusqu'à l'installation du commerçant Pierre Arnoux en 1881, suivi de Paul Soleillet, qui doivent exercer leurs activités dans l'insécurité chronique qui résulte de l'absence de tout gouvernement sur ce territoire théoriquement français . Dans la foulée de la guerre franco-chinoise au cours de laquelle la Grande-Bretagne, neutre, interdit la relâche des navires de guerre français à Aden, le gouvernement français se décide enfin à créer une escale de ravitaillement sur la route de l'Extrême-Orient et de Madagascar. Obock est occupé en 1884, avec l'arrivée en août de Léonce Lagarde qui y établit une administration et étend rapidement la souveraineté française dans le golfe de Tadjourah, formant ainsi le Territoire d'Obock et dépendances.