En physique quantique et en théorie des jeux, la pseudo-télépathie quantique fait référence au fait que, dans certains jeux bayésiens à informations asymétriques, les joueurs qui ont accès à un système physique partagé dans un état quantique intriqué, et qui sont capables d'exécuter des stratégies qui dépendent des mesures effectuées sur le système physique intriqué, peuvent obtenir des gains moyens plus élevés à l'équilibre que ceux qui peuvent être obtenus dans n'importe quel équilibre de Nash à stratégie mixte du même jeu par des joueurs sans accès au système quantique intriqué. Dans un article de 1999, Gilles Brassard, Richard Cleve et Alain Tapp ont démontré que la pseudo-télépathie quantique permet aux joueurs de certains jeux d'obtenir des résultats qui ne seraient autrement possibles que si les participants étaient autorisés à communiquer entre eux pendant le jeu. Ce phénomène a été appelé pseudo-télépathie quantique avec le préfixe pseudo faisant référence au fait que la pseudo-télépathie quantique n'implique pas l'échange d'informations entre les parties. Bien au contraire, la pseudo-télépathie quantique supprime la nécessité d'échanger des informations entre les parties dans certaines circonstances. En supprimant la nécessité de communication pour obtenir des résultats mutuellement avantageux dans certaines circonstances, la pseudo-télépathie quantique pourrait être réalisée même si certains participants à un jeu étaient séparés par de nombreuses années-lumière, donc qu’une communication entre eux prendrait de nombreuses années. C’estt une illustration du caractère macroscopique de la non-localité quantique. La pseudo-télépathie quantique est généralement vue comme une expérience de pensée pour illustrer les caractéristiques non locales de la mécanique quantique. Cependant, la pseudo-télépathie quantique est un phénomène réel qui peut être vérifié expérimentalement. C'est donc un exemple particulièrement frappant d'une confirmation expérimentale des violations des inégalités de Bell.
Jean-Philippe Ansermet, Haiming Yu, Yu Zhang, Jilei Chen, Song Liu