Pierre Cochereau, né à Saint-Mandé (Val de Marne) le et mort le à Lyon, est un organiste, un improvisateur, un pédagogue et compositeur français. Pierre Cochereau choisit la musique après ses études secondaires et une année de droit. Après avoir commencé l'orgue avec Marie-Louise Girod, et travaillé ensuite avec André Fleury, il entre au Conservatoire national de musique de Paris où il reçoit l'enseignement de Marcel Dupré, Maurice Duruflé, Henri Challan, Noël Gallon, Tony Aubin, Norbert Dufourcq. Il y obtient les premiers prix d'orgue, d'harmonie, d'écriture et d'histoire de la musique. Marcel Dupré avait très tôt reconnu son talent, et dira de lui, plus tard, qu'il était « un phénomène sans équivalent ». Dès 1942, il est titulaire de l'orgue de Saint-Roch et devient en 1955 titulaire des grandes orgues de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, sans concours. Il avait en réalité déjà joué cet instrument, au cours d'une messe, improvisant un offertoire, sous les yeux de Léonce de Saint-Martin, alors titulaire. Il fait de cette tribune un lieu d'accueil pour les organistes du monde entier auxquels il cède ses claviers tous les dimanches après-midi pour des auditions d'une heure au cours desquelles tous les styles d'œuvres pour orgue auront droit de cité. Ces concerts présentés par Jehan Revert, maître de chapelle de Notre-Dame, sont à sa demande systématiquement enregistrés, ce qui fait de ces archives un témoignage du « jeu » organistique aux et s. Il fait preuve d'éclectisme pour le répertoire propre à cet instrument, admettant lors de ces auditions les œuvres les plus modernes à son époque d'Arvo Pärt à Iannis Xenakis, en passant par des compositeurs sous-estimés tels Georges Delerue qui lui écrivit (et pour Roger Delmotte) une Sonate pour trompette et orgue. Au long des trente années qu'aura duré son titulariat, Pierre Cochereau a à cœur d'entretenir puis de relever « son » orgue, chef-d’œuvre (1868) du facteur Aristide Cavaillé-Coll, entre 1963 et 1975. À cette fin, il fait d'abord appel à Jean Hermann puis, à la mort de celui-ci, à Robert Boisseau et Jean-Loup Boisseau.