thumb|Motet Quant em moy / Amour et biauté parfaite / Amara de Guillaume de Machaut (BnF, Fonds Français 1584, 414v).
Un motet (en ancien français, « mot » ; motectum, mottetto) est un genre de composition musicale, l'une des formes les plus importantes de la musique polyphonique d'environ 1220 à 1750. Entre ces deux dates, sa définition a beaucoup évolué. Apparu au à partir de la clausule et l'organum, il est autonome vers 1220 : des mots s'ajoutent aux voix supérieures des clausulæ, appelées motetus, puis le terme s'applique à la totalité du morceau, de dimension moyenne, toujours fondé sur le cantus firmus immuable, fondement de l'édifice. Le motet est né polyphonique (mais à partir du peut être monodique), d'abord sans, puis avec accompagnement instrumental (aux s) et est écrit essentiellement à partir d'un texte religieux ou plus rarement profane. Le motet s'applique indifféremment à la musique religieuse latine ou profane en langue vulgaire.
Le motet, déployé sur cinq siècles d'existence jusqu'à nos jours, recouvre de nombreuses variantes de genre, selon les époques et à ses débuts même plusieurs : il faut donc bien distinguer les différents aspects de ce dont il est parlé, puisque le mot ne désigne pas la même chose : la définition est différente. À partir du jusqu'au , le mot a tendance cependant à désigner toute composition sacrée (en latin) n'appartenant pas au cycle de la messe, mais joués lors de l'office catholique.
Le motet ancien, forme née vocale et polyphonique (premier gothique, trois voix, puis une quatrième sans texte), dans une grande hétérogénéité puisqu'il occupe aussi bien l'église, la rue et la maison. Il y a en outre trois directions stylistiques : en transformant les textes ; en privilégiant le jeu de rythme (motet isorythmique, Machaut) ; ou encore plutôt esthétique, glissant du cadre de l'église aux textes profanes et à la liberté compositionnelle et expressive pour le concert.