Le Niger, ou Djoliba en mandingue, est un fleuve d'Afrique occidentale, le troisième du continent par sa longueur, après le Nil et le Congo. Il prend sa source entre la Sierra Leone et la Guinée à d'altitude au pied des monts Tingi pour, après une grande boucle aux confins du Sahara occidental, se jeter dans l'océan Atlantique, au Nigéria. Son cours traverse ou borde six États (la Sierra Leone, la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Nigéria), parmi lesquels deux tirent leur nom directement du fleuve (le Niger et le Nigéria).
thumb|left|Carte de l'Afrique gravée et imprimée à Amsterdam, 1660.
L'étymologie du nom du fleuve est incertaine. Sur les anciennes cartes européennes, le nom est donné au bras moyen du fleuve au Mali actuel. Sur la carte hollandaise de 1660, ci-contre, le Niger apparaît comme identique au fleuve Sénégal (rio senega) qu'il prolonge après Tombouctou prenant alors le nom de fluvius Niger. Cette carte montre que les Européens connaissent l'existence d'un grand fleuve à l'intérieur des terres, mais n'en connaissent clairement ni la source (sur la carte, quelque part dans la région des Grands Lacs) ni le delta (confondu avec celui du fleuve Sénégal). Dans le golfe du Bénin, le fleuve qui débouche n'est pas identifié par le cartographe.
Il est tentant de faire du latin Niger (« noir ») l'étymon du fleuve. Mais les Portugais, premiers explorateurs et colonisateurs des côtes africaines, nous auraient laissé, sans avoir recours au latin, un Rio Negro (comme ils l'ont fait ailleurs, au Brésil, par exemple) en utilisant leur propre langue dans les cartes diffusées. De plus, les eaux du fleuve ne sont pas noires (ce qui explique le plus souvent l'appellation de rio negro). La tentation d'explication suivante serait de dire que le fleuve a été nommé ainsi pour le désigner comme le « fleuve des Noirs ». Elle ne tient pas non plus : aucune autre rivière africaine, asiatique ou américaine n'a pris le nom de la couleur du peuple qui en habite les rives.