vignette|Disque de jade datant de la dynastie Zhou.
Le mandat du Ciel, ou mandat céleste (天命 : Tiānmìng) est un concept chinois apparu sous la dynastie Zhou qui a permis d'affirmer la légitimité du pouvoir des Empereurs de Chine. Il est fondé sur l'approbation que le Ciel accorde aux dirigeants sages et vertueux, approbation qu'il cesse d'accorder si ceux-ci ont une conduite mauvaise ou sont corrompus.
Par la suite, le concept permit d'appréhender les manifestations naturelles comme des messages du Ciel. Les catastrophes naturelles étaient ainsi perçues comme des signes témoignant de la réprobation du Ciel, ce qui légitimait le peuple à se rebeller, pour qu'une dynastie plus vertueuse se voie alors confier le Mandat du Ciel.
Ce concept, proche de la notion de monarchie de droit divin, en diffère cependant par le fait qu'à la différence du droit divin, le Mandat Céleste peut être retiré aux souverains qui agissent mal.
Le concept se rencontre pour la première fois dans les chroniques écrites des paroles du duc de Zhou, jeune frère du roi Wu de la dynastie des Zhou (de 1122 à 256 ), et qui exerça la régence pendant l'enfance du petit roi Cheng, fils du roi Wu. Il est considéré par beaucoup comme ayant été à l'origine de cette notion. Plus tard, le concept de Mandat du Ciel fut invoqué par Mencius, le célèbre philosophe, considéré comme le plus grand des philosophes chinois après Confucius.
Le concept de Mandat du Ciel fut utilisé par les Zhou pour justifier le renversement par eux de la dynastie des Shang, et sera utilisé par de nombreuses dynasties à venir. Le duc de Zhou expliqua aux sujets de la dynastie des Shang que si leur roi n'avait pas abusé de son pouvoir, son Mandat ne lui aurait pas été retiré.
Plus tard, lorsque la pensée politique chinoise se sera approfondie, le Mandat sera lié à la notion de cycle dynastique.
Le concept de « Mandat du Ciel » avait un grand rôle en Chine, où il aidait à contraindre l'empereur à garder la mesure dans l'utilisation de son pouvoir, par la perte de légitimité qu'auraient entraîné des abus, et le droit moral qu'aurait alors eu la population (ou des prétendants au trône) de se révolter contre la dynastie.