La justice transformatrice est une série de pratiques et de philosophies conçues pour créer des changements dans les systèmes sociaux. La plupart du temps, ils sont des alternatives à la justice pénale dans les cas de violence interpersonnelle, ou sont utilisés pour traiter les problèmes socio-économiques dans les sociétés en transition loin du conflit ou de la répression. D'autres domaines de pratique ont adopté la justice transformatrice, notamment pour aborder le travail de groupes sur d'autres problèmes sociaux et la justice climatique.
La justice transformatrice est associée à l’abolitionnisme pénal. Elle tire son origine des pratiques développées par des activistes, en particulier des féministes, appartenant à diverses communautés marginalisées, principalement autochtones, noires, queer, trans, immigrantes, handicapées et travailleuses du sexe. Face aux violences policières, au profilage, à la surincarcération et à l’absence de protection de la part du système de justice dont leurs communautés font l’objet, ces activistes ont trouvé des moyens de répondre aux violences et aux conflits sans recourir au système de justice pénale. La justice transformatrice constitue une approche alternative à la justice pénale, mais, également, un projet qui vise à rendre possible l’abolition des prisons par la réduction des violences et le développement de réponses non punitives.
Si la justice transformatrice est ancrée dans les savoirs communautaires développés à travers l’histoire, les années 1990 et 2000 ont donné lieu à un essor du mouvement, avec le développement de la théorie et la création de plusieurs collectifs dédiés à la pratique. La plupart des collectifs et de la théorie proviennent des États-Unis. Parmi les théoricien.ne.s les plus important.e.s, on compte Mariame Kaba, Mimi Kim, Mia Mingus, Ejeris Dixon, Shira Hassan, Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha et Ruth Morris. Certains des collectifs les plus connus sont Creative Interventions, Philly Stands Up, INCITE!, le Bay Area Transformative Justice Collective et le Safe OUTside the System (SOS) Collective du Audrey Lorde Project.