Le protectorat est un régime politique constituant l'une des formes de sujétion coloniale. Il diffère de la colonisation pure et simple en ce que les institutions existantes, y compris la nationalité, sont maintenues sur un plan formel, la puissance protectrice assumant la gestion de la diplomatie, du commerce extérieur et éventuellement de l'armée de l'État protégé.
Le terme de peut être employé de manière polémique, pour désigner soit des dépendances et territoires à souveraineté limitée, soit des régimes politiques considérés comme étant sous l'influence étroite d'États plus puissants : on parle dans ce cas de « gouvernements fantoches ».
Les Britanniques recoururent abondamment à ce système d'indirect rule pour administrer leur immense empire colonial. Il était en effet plus économique de laisser en place des institutions existantes et d'y ajouter un ou des « conseiller(s) » britannique(s) que de les remplacer par une administration coloniale. À la décolonisation, les États princiers de l'empire des Indes furent intégrés de gré ou de force dans les nouvelles entités, Inde et Pakistan, sauf le Sikkim (protectorat indien jusqu'à son annexion pure et simple en 1975) et le Bhoutan (de même statut que le Sikkim, mais qui a finalement accédé à l'indépendance en 1971). Le Cachemire ne fut pas immédiatement annexé non plus, il fut occupé militairement par l'Inde et annexé formellement en 1957 seulement, la partie occupée par le Pakistan restant un État indépendant de jure, l'Azad Cachemire (Cachemire libre), qui peut être considéré comme un protectorat dépendant du Pakistan, de même que les territoires du Nord, Gilgit et le Baltistan.
Il en fut de même en Afrique subsaharienne, avec deux exceptions : le protectorat du Basutoland, une enclave en Afrique du Sud, devenu royaume indépendant en 1966 sous le nom de Lesotho, ainsi que celui du Swaziland (1968), dans la même région. Le Bechuanaland, toujours en Afrique australe, accéda pour sa part à l'indépendance en tant que république en 1966 sous le nom de Botswana, mais avec pour président l'héritier de la famille royale précédemment protégée, Seretse Khama.