Jean Grenier, né le à Paris et mort à Vernouillet (Eure-et-Loir), est un philosophe et écrivain français. Jean Grenier passe son enfance et son adolescence à Saint-Brieuc, en Bretagne, le pays de Jules Lequier, philosophe à qui il consacrera sa thèse de doctorat. Il est élève du collège Saint-Charles de Saint-Brieuc, aujourd'hui également lycée et collège. Ces premières années, pendant lesquelles il fait la connaissance de Louis Guilloux, d'Edmond Lambert et de Max Jacob, seront évoquées dans le roman autobiographique Les Grèves (1957). Reçu en 1922 à l’agrégation de philosophie, Jean Grenier commence sa carrière universitaire à l'Institut français de Naples, aux côtés d’Henri Bosco. Après quelque temps passé aux éditions de La NRF, il revient à l’enseignement : professeur de philosophie au lycée d'Alger de 1930 à 1938. Albert Camus fut son élève, il en naîtra une amitié profonde. Fortement influencé par Les Îles paru en 1933, Camus lui dédie son premier livre L'Envers et l'Endroit publié à Alger par Edmond Charlot ainsi que L'Homme révolté et il préface la deuxième édition des Îles en 1959. Vers 1935, Jean Grenier incite Albert Camus à militer au Parti communiste. Les deux penseurs ont quand même suivi des voies différentes. Camus, vers la révolte et finalement les cris de La Chute, Jean Grenier vers une contemplation plus indifférente proche du Wou-Wei (non-agir), l’un des préceptes essentiels du taoïsme, et secrètement chrétienne voire quiétiste. En 1938, l’Essai sur l'esprit d’orthodoxie rassemble des textes écrits essentiellement en 1936 et 1937, alors brûlants d’actualité, mais « en réaction contre elle ». Cet essai marqua une génération d’intellectuels divisée par le communisme. Il est membre du jury du Prix de la Pléiade, créé par La Nouvelle Revue française en 1943. Très au fait des mouvements intellectuels de son temps, Jean Grenier collabore à de nombreuses revues littéraires, philosophiques, artistiques comme L'Œil, Siècle ou encore Preuves.