La politique nataliste en République socialiste de Roumanie est une série de mesures prises par le gouvernement roumain sous la direction de Nicolae Ceaușescu afin d'enrayer le déclin démographique en relançant la natalité, pour assurer le poids international de la Roumanie. Ces mesures comprennent le décret émis en 1966, réglementant très strictement l'avortement, et la mise en place d'un réseau d'orphelinats d'État pour les enfants que leurs familles ne pouvaient pas élever. Le décret /1966 a été abrogé en décembre 1989, mais de très nombreuses personnes sont nées en 1967 sans avoir été désirées, et beaucoup d'entre elles gardent des séquelles physiques et psychologiques des carences subies dans les orphelinats. Les parents pris par surprise lors de la promulgation de ce décret, gardent eux aussi des traumas de cette politique nataliste coercitive, imposée dans un contexte de dictature et de pénuries alimentaires, médicales et énergétiques. En 1957, le décret /1957 légalise complètement l'interruption volontaire de grossesse sans conditions jusqu'à trois mois, et sous conditions ensuite, car le régime communiste de Roumanie est officiellement athée et ne tient pas compte de l'héritage culturel religieux qui considère que la vie n'appartient pas à la personne humaine (et donc, que la vie d'un fœtus n'appartient pas à sa mère) mais est un « don de Dieu ». Toutefois, les moyens de contraception étant largement insuffisants et l'éducation sexuelle très lacunaire, l'avortement devient alors la principale méthode de régulation des naissances en Roumanie. Toute femme enceinte de moins de trois mois pouvait user du droit d'être, ou de ne pas être mère. Selon les statistiques officielles, le taux en 1965 est de quatre avortements pour une naissance. Les conditions de vie sous la gouvernance du parti communiste roumain étant difficiles et les libertés fondamentales manquant, il n'y a pas de « baby-boom » en Roumanie (ni dans les autres pays du bloc de l'Est) : beaucoup de couples n'ont qu'un seul enfant, ou pas d'enfant, et la population stagne et même décroit.