La théorie des miasmes (du grec ancien μίασμα : « pollution ») est une théorie épidémiologique aujourd’hui infirmée imputant aux miasmes, une forme nocive de « mauvais air », des maladies telles que le choléra, la chlamydiose, la peste noire, ou encore la malaria dont la traduction italienne est littéralement « mauvais air ».
Acceptée depuis les temps anciens en Europe, en Inde et en Chine, la théorie des miasmes a finalement été battue en brèche au par la découverte des microbes qui a donné lieu, en retour, à la théorie microbienne comme source de ces maladies.
vignette|Vêtements de médecin de peste avec masque de protection destinés à éviter la maladie (Allemagne, , Iéna).
Les miasmes étaient considérés comme une vapeur ou un brouillard toxique rempli de particules issues de la matière décomposée (les miasmata) qui causaient des maladies. La théorie miasmatique supposait que les maladies étaient le produit de facteurs environnementaux tels que l’eau contaminée, l’air vicié et des conditions d’hygiène déplorables, ces infections ne se transmettant pas entre individus, mais affectant les personnes qui résidaient dans le lieu particulier d’où émanaient de telles vapeurs identifiables par leur odeur fétide.
La théorie des miasmes avait du crédit aussi en Inde, pays qui a été le premier à la faire passer dans la pratique clinique en inventant le paan, une pâte fabriquée à partir du gambier présent dans le sud de l’Inde et au Sri Lanka, qui est considérée comme la première application antimiasmatique, censée contribuer à empêcher les miasmes.
Au , Hippocrate attribue les fièvres à des miasmes, émanations malsaines viciant l'air que l'on respire, à la nourriture ou à l'eau que l'on ingère, aux odeurs fétides, aux marécages dégageant des vapeurs nauséabondes. Comme moyen de lutte pour faire disparaître cet air vicié il préconise le feu ou les aromates.
Au , l’architecte romain Vitruve a décrit les effets potentiels des miasmes (appelés nebula en latin) des marécages fétides lors de l’implantation d’une ville :
La théorie des miasmes est restée populaire au Moyen Âge et la notion d’effluves imprègne l’ouvrage (Soupçons sur les réalités cachées de l’air) attribué à Robert Boyle.