Le vieux prussien ou borusse est une langue appartenant au groupe balte des langues indo-européennes, pratiquement éteinte à la suite de la conquête des chevaliers teutoniques, à la minorisation des Vieux-Prussiens et à leur assimilation successive. Néanmoins, avant 1945, il subsistait, au sein du dialecte régional de Prusse orientale des mots issus du vieux prussien. C'est la plus archaïque des langues baltes connues. Vers le , le proto-balte se sépare pour former deux sous-groupes : celui des langues baltes orientales et celui des langues baltes occidentales. Au début de l'ère chrétienne, le sous-groupe occidental subit l'influence germanique des Goths. À partir du , une nouvelle division apparut pour créer le vieux prussien, le sudovien et le curonien, ce dernier passant peu après au sous-groupe oriental sous l'influence du letton et du latgalien. Les chevaliers teutoniques commencèrent la christianisation et la germanisation de la région dès le début du , dans le cadre des croisades baltes. Ce phénomène s'accélère avec la colonisation allemande. Ce n'est qu'au siècle suivant que fut écrit le Vocabulaire d'Elbing, un dictionnaire prussien - vieux saxon comportant à peu près un millier de mots et le plus important document ayant survécu jusqu'à nos jours. Le luthéranisme permit la traduction d'un catéchisme en vieux prussien. L'arrivée de nouveau migrants, du fait des conflits de religion en Allemagne, amorça un déclin dans l'utilisation du vieux prussien par ses habitants qui adoptèrent la langue des nouveaux venus jusqu'à la fin du . Au , cette langue disparut complètement à la suite de l'assimilation des Prussiens par les Allemands, mais en partie aussi par les Lituaniens et les Polonais. Des traces du vieux prussien étaient encore visibles dans les dialectes allemands de la Prusse-Orientale, mais la Seconde Guerre mondiale leur porta un coup fatal avec l'expulsion de la quasi-totalité des habitants (ceux-ci étant de langue allemande), après la fin de la guerre.