Marie-Eugène-Melchior de Vogüé, né le à Nice (alors province de Nice du royaume de Sardaigne) et mort le à Paris, est un homme de lettres, diplomate et homme politique français.
Passeur de la littérature et de l'âme russes en France, il est connu comme auteur du Roman russe (1886), recueil d'articles sur les écrivains vedettes russes du : Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol, Fiodor Dostoïevski et Léon Tolstoï.
thumb|redresse|Eugène-Melchior de Vogüé en 1910.
La lignée de noblesse vivaroise d'où est issu le père, Joseph Victoire Raphaël, possède dans la commune de Saint-Clair près d'Annonay (Ardèche), le château de Gourdan, où le vicomte Eugène-Melchior de Vogüé passe son enfance. La mère, Christine Henriette Anderson, appartient à une famille écossaise étroitement liée au premier gouverneur général de l'Inde, d'où les prénoms Warren Hastings attribués au grand-père et bien plus tard à un cousin germain d'Eugène-Melchior, futur général britannique. Il est ensuite pensionnaire à Auteuil de 1860 à 1864, puis chez les Dominicains d'Oullins en 1864-1865. Après la vente du château, il s'installe à Paris en 1870, entre deux voyages en Italie et à Londres, le second écourté par la déclaration de guerre. Engagé volontaire, il rejoint le régiment où son cadet, Henri, saint-cyrien, vient d'être nommé sous-lieutenant. Les deux frères sont blessés. Grièvement atteint le septembre 1870, l'officier, évacué de Sedan, ne se remet pas et meurt le 28 janvier 1871. Emmené en captivité, l'aîné revient d'Allemagne le 11 mars 1871, et accompagne bientôt à Constantinople, comme attaché d'ambassade, le cousin germain, Melchior de Vogüé, qui va représenter la France auprès du sultan.
Ses voyages pendant le séjour dans l'Empire ottoman sont retracés dans les textes donnés à la Revue des deux Mondes en 1875 et réunis dans un premier ouvrage, Syrie, Palestine, Mont Athos (1876). Il a alors quitté Constantinople avec le départ de son cousin pour Vienne.