Le patriarcat est un concept utilisé en anthropologie et en sociologie pour désigner . Le patriarche y occupe une position mythique de « père fondateur » supposée lui octroyer une autorité et des droits sur les personnes dépendant de lui (femme[s], enfants, famille élargie, subordonnés).
À partir des années 1970, le concept de patriarcat, revisité dans ses fondements théoriques, est notamment utilisé par la deuxième vague féministe pour désigner un système social d'oppression des femmes par les hommes, « système où le masculin incarne à la fois le supérieur et l'universel ».
Le terme patriarcat signifie littéralement « le commandement du père » et provient du grec πατριάρχης (patriarkhēs), qui est la juxtaposition de πατριά (patria), « descendance, lignée paternelle » (qui est issu de πατήρ patēr, « père ») et de ἄρχω (arkhō), « commander, être le chef, régir ».
Il s'agit historiquement d'une dignité sociale de la société hébraïque antique, dans laquelle le patriarche cumule des pouvoirs domestiques (chef de famille élargie et surtout de tribu), politiques et religieux, pouvant comporter l'autorité sur de nombreux esclaves et éventuellement plusieurs épouses réunies en harem.
Le patriarcat peut être défini comme un système politico-juridique dans lequel l'autorité et les droits sur les biens et les personnes sont détenus par un homme d'âge mûr qui règne en maître (dominus) sur un patrimoine (domaine foncier ou cheptel) et une communauté associée, composée de sa famille élargie (potentiellement polygame), ses apparentés, vassaux, serviteurs et esclaves. Le patriarcat est souvent associé à une règle de filiation dite : cette autorité et ces droits sont entre les mains de , et se transmettent généralement à un héritier unique par indivision.
Selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, il existe toutefois de nombreuses sociétés où le patriarcat coexiste avec une filiation matrilinéaire , comme dans les sociétés hébraïques.