Le pater familias (« père de la famille » en latin) était l'homme de plus haut rang dans une maisonnée romaine, qui détenait la patria potestas (puissance paternelle) sur sa femme, ses enfants et ses esclaves. Cette potestas était « de vie ou de mort », et était viagère : elle ne s'éteignait, sauf adoption, qu'à la mort. Il s'agit également de l'homme le plus vieux de la famille. Le respect est donc un élément primordial de la figure du pater familias. La forme est irrégulière et archaïque en latin, conservant l'ancien génitif se terminant en -as au lieu de -ae. Le pouvoir détenu par le pater familias était appelé patria potestas, «pouvoir paternel». La loi des Douze Tables donnait au pater familias le vitae necisque potestas ; le « pouvoir de vie et de mort » sur ses enfants, sa femme, et ses esclaves, qui étaient dits sub manu, « sous sa main ». Néanmoins, selon certains auteurs étudiant l'histoire du droit romain, ce droit de vie ou de mort est issu d'une fausse interprétation. Ce ne serait pas un droit subjectif permanent du pater, mais seulement une action qu'il intente à l'occasion d'un évènement particulier dans le cadre du pouvoir qui lui est reconnu (Yan Thomas, 1984) : tel est le cas de l'adrogation de son fils pour accéder à une magistrature, à laquelle il pouvait s'opposer. Tel est également le cas de son jus occidiendi (droit de tuer femme et amant en cas d'adultère). Le vitae necisque potestas ne serait donc qu'un droit occasionnel, sous condition, sur la vie ou la mort au sens figuré, par exemple concernant la vie politique ou économique. Rappelons à cet égard que les Censeurs de Rome pouvaient produire une nota censoria frappant le pater d'ignominia lorsque celui-ci avait commis un délit, tel que l'abus de potestas sur les personnes dépendant de son autorité (mancipium). Les lois de la cité s'arrêtaient donc effectivement aux portes de la domus mais le pater devait obtenir le consentement du conseil de famille pour vendre ou tuer ses enfants, ou sa femme.