En linguistique, le terme archaïsme (du ἀρχαϊσμός (archaïsmós) < ἀρχαῖος (archaîos) « ancien ») désigne un fait de langue vieilli, sorti de l’usage commun ou en voie de disparition dans celui-ci, mais encore présent dans certaines variétés de langue. La qualité d’archaïsme s’établit en synchronie, c’est-à-dire par rapport à l’état de la langue commune à un certain moment de son histoire. Le terme a aussi un sens plus restreint, dans lequel est également un archaïsme un fait de langue qui est une exception dans la langue actuelle, mais qui dans une période antérieure de la langue ne l’était pas. Tel est, par exemple, en hongrois, l’emploi en tant que prédicat verbal d’un nom utilisé sans suffixe formateur de verbes : Minden reggel fagy « Il gèle tous les matins ». On peut classifier les archaïsmes de plusieurs points de vue. On trouve des archaïsmes dans tous les aspects de la langue. Ainsi, il y a des archaïsmes : phonétiques, consistant en un son ou un groupe de sons différents par rapport à la variante actuelle d’un mot : mol vs mou : Quand le fruit est un peu mol (Henri de Montherlant) ; hitlean vs viclean « rusé » ; пиит (piit) vs поэт (poet) « poète » ; kokas vs kakas « coq » ; morphologiques : le plus-que-parfait du subjonctif en fonction de conditionnel passé : S’il eût accepté cette proposition de loi, il eût déclenché des réactions violentes vs S’il avait accepté cette proposition de loi, il aurait déclenché des réactions violentes ; pluriel en -e de certains noms féminins, ex. inime vs inimi ; les désinences au conditionnel présent, ex. adnók vs adnánk « nous donnerions » ; syntaxiques : l’ordre des mots complément d’objet direct + infinitif vs infinitif + COD : sans coup férir vs sans dire un mot ; le complément du nom au cas datif sans préposition exprimant le possesseur vs CN au génitif : stăpân vieții mele vs stăpân al vieții mele « maître de ma vie » ; emploi d’un nom en tant que verbe sans suffixe formateur de verbes : Minden reggel fagy « Il gèle tous les matins » ; graphiques : faulx vs faux, poëte vs poète ; ts vs cs (prononcé « tch »), ex.