Le bel canto ou belcanto (en français, le « beau chant ») désigne en musique classique une technique de chant fondée sur la recherche du timbre, mêlant virtuosité vocale et utilisation d'ornements, de nuances et de vocalises sur une tessiture la plus étendue possible. De tradition lyrique italienne, cette expression témoigne de l'empreinte durable qu'ont laissée dans ce domaine les chanteurs et compositeurs du jusqu'au milieu du , où le bel canto est la technique préférée pour chanter dans l'opéra européen. Dans une acception plus étroite, le bel canto signifie « l'art du chant lyrique », c'est-à-dire le chant pratiqué à l'opéra depuis le , par les voix de solistes. Mise en valeur des capacités vocales des interprètes — souvent, au détriment de l'action scénique —, habileté technique époustouflante et prouesses diverses — trilles, roulades, notes piquées, longues cadences improvisées, etc. —, sont les principales caractéristiques du bel canto, au moins pendant les . De nombreuses critiques ont été faites à l'encontre des interprètes du bel canto, souvent plus préoccupés par la mise en valeur de leur technicité personnelle que par la pertinence de leurs interventions sur le plan dramatique. Cependant, la virtuosité développée par ces chanteurs a non seulement contribué à faire évoluer la technique du chant dans des genres très éloignés de l'opéra — dans la musique sacrée par exemple —, mais a également stimulé le développement de la technique instrumentale : par exemple, dans le concerto de soliste, genre né au début du , les parties confiées aux solistes ne sont au fond rien d'autre que du « bel canto » adapté à la musique instrumentale. Dérivé du procédé d'écriture musicale dit de la monodie accompagnée — technique née en même temps que l'opéra, et qui en est indissociable —, le bel canto est naturellement centré autour de la mélodie : il s'oppose donc au chant polyphonique de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, mais également, au courant musical amorcé au par certains compositeurs d'opéras, tels que Berlioz, Wagner ou Debussy, pour lesquels les chanteurs, la voix et la musique, devaient être « au service du drame », et non l'inverse.