Sylla ou Sulla, en latin Lucius Cornelius Sulla (Felix à la fin de sa vie), né en et mort en , est un célèbre général et homme politique romain de la fin du et du début du .
Né dans une famille de vieille aristocratie déchue, il reçoit une éducation digne de son rang, bien que les auteurs antiques évoquent une jeunesse de débauche, influencés par des sources postérieures hostiles à Sylla. Il gagne une excellente réputation auprès des soldats à partir de 107 alors qu'il est lieutenant de Caius Marius pendant la guerre de Jugurtha. Il retire de la gloire de la capture de Jugurtha en 105, au détriment de son chef, et participe avec éclat aux campagnes contre les Cimbres et Teutons entre 104 et 101, d'abord sous Marius puis sous Catulus. Marius, riche homo novus, est extrêmement populaire grâce à ces deux guerres victorieuses, mais vite isolé dans les années suivantes. Il naît une forte inimitié entre lui et Sylla pendant cette période.
Élu préteur en 97 après un échec l'année précédente, il devient ensuite proconsul en Cilicie en l'an 96, établissant Ariobarzane sur le trône de Cappadoce et mettant en échec les projets de Mithridate VI du Pont. Il négocie le premier traité diplomatique de Rome avec les Parthes. Après son retour à Rome en 95, il ne postule pas au consulat et ne revient sur le devant de la scène qu'en 90 comme légat lors de la guerre sociale, à l'instar de Marius. Dans ce conflit très dur où les Italiques prennent d'abord l'avantage sur Rome, Sylla remporte de nombreux succès, obtenant la couronne obsidionale et étant le principal acteur de la victoire finale de Rome. À l'inverse, Marius y voit encore diminuer son prestige. Sylla, désormais l'homme providentiel à Rome, est élu consul avec Pompeius Rufus pour l'année 88, se voit attribuer le commandement pour la guerre contre Mithridate et conclut un mariage prestigieux avec Caecilia Metella Dalmatica.
Commence alors la première guerre civile entre Marius et Sylla. Un tribun de la plèbe, Sulpicius Rufus, se rallie à Caius Marius, aux réformateurs et à leurs propositions démocratiques.