Le Mouvement de conscience noire (en Black Consciousness Movement ou BCM) est en Afrique du Sud un courant de pensée proche du nationalisme noir et du panafricanisme, à la recherche d'une démarche exclusivement noire pour sortir du système d'apartheid. Il a été fondé en particulier par Steve Biko, l'un des organisateurs des manifestations non-violentes de Soweto en 1976. Réprimées par la police, celles-ci donneront lieu ensuite à des émeutes, à l'issue desquels Biko fut arrêté, torturé et tué. Ce mouvement social a fait son apparition après le massacre de Sharpeville, en 1960, à la suite duquel la direction du Congrès national africain (ANC) et du Congrès panafricain d'Azanie ont été décimés, la plupart des dirigeants étant soit morts, soit emprisonnés. Il était proche du christianisme, et notamment de l'University Christian Movement (UCM, Mouvement chrétien universitaire) fondé lors d'un meeting de l'Église anglicane, en 1966, alors dirigée par l'archevêque Robert Selby Taylor. En 1968, le militant Steve Biko se prononça en faveur d'universités exclusivement noires. Offusqué par la part trop importante que prennent les blancs libéraux dans les mouvements anti-apartheid, Biko prend alors le parti de privilégier l'aspect africain des revendications des militants noirs. Le SASO (Congrès des étudiants d'Afrique du Sud) est fondé en , lors d'une conférence dans un lycée appartenant à l'Église catholique romaine. Le SASO opéra une scission avec la NUSAS (la National Union of South African Students, ou Syndicat national des étudiants sud-africains), qui était dirigé par des étudiants blancs de gauche. Pour les partisans de cette philosophie, l'Afrique appartient aux africains, c’est-à-dire à ceux du continent. Les Blancs peuvent y avoir leur place mais c'est aux Noirs d'en prendre la direction. Sur le plan religieux, le Black Consciousness Movement se prolongeait dans la Black theology (théologie noire), elle-même influencée par la théologie de la libération, et qui faisait alors son apparition aux États-Unis.