Abdelwahab Meddeb, né le à Tunis et mort le à , est un écrivain, poète et animateur de radio franco-tunisien. Directeur de la revue internationale et transdisciplinaire Dédale, spécialiste du soufisme, il enseigne la littérature comparée à l'université Paris-X. Il anime également, jusqu'à son décès, l'émission hebdomadaire Cultures d'islam sur France Culture. Il est connu pour ses prises de position publiques en faveur d'un islam libéral. Sa généalogie associe du côté de sa mère une lignée patricienne tunisoise — son grand-père Belhaj est d'origine tripolitaine et sa grand-mère Lasram d'origine yéménite — et du côté de son père une famille active dans les souks de Tunis et dans la grande mosquée et université de la Zitouna (fondée au milieu du ). D'origine morisque, comptant parmi les crypto-musulmans expulsés d'Espagne à la suite du décret promulgué par le roi Philippe III le , les aïeux paternels trouvent d'abord refuge au Maroc où leur descendance séjourne plus d'un siècle avant de s'établir à Tunis dans le dernier quart du , après une résidence à Zaghouan, gros bourg de fondation morisque à 50 kilomètres au sud de Tunis. Son grand-père, le cheikh Mokhtar Meddeb, a été professeur (mudarris) des lectures coraniques ('ilm al-qira'ât) à la Zitouna et son père, le cheikh Mustapha Meddeb, l'a été en principes du droit (uçûl al-fiqh) mais participa aussi dans les années 1930 au monde littéraire de Tunis en composant des poèmes inspirés par le lyrisme du groupe cairote Apollo. Abdelwahab Meddeb grandit dans une famille traditionnelle, conservatrice et pieuse, autrement dit dans un entourage musulman lettré et cultivé. Il commence à apprendre le Coran sous l'autorité de son père dès l'âge de quatre ans puis entre à l'école franco-arabe de Tunis deux ans après, dans une annexe du Collège Sadiki consacrée à l'enseignement primaire. À partir de quatorze ans, il se passionne pour la littérature française en lisant ses grands classiques.
Martine Laprise, Sara Sonia Formery Regazzoni