La Doctrine de l'apôtre Addaï (Mallpānutā d-Adday šliḥā) est un texte anonyme de la littérature syriaque, composé à Édesse probablement dans la première moitié du . L'auteur affirme avoir puisé dans les archives de la ville pour établir clairement l'origine de l'Église chrétienne d'Édesse, fondée selon la tradition par Addaï, et plus précisément la doctrine prêchée dès l'origine dans la cité par le fondateur. Le texte s'achève par la clausule suivante, garantissant l'authenticité des documents qu'il reproduit : « Comme c'est l'usage dans le royaume d'Abgar et dans tous les royaumes, tout ce qui était dit devant le roi était écrit et déposé dans les archives. Ainsi Laboubna, fils de Sennak, fils d'Abdschadar, le scribe du roi (sāprā d-malkā) a écrit ces actes d'Addaï, l'apôtre, depuis le commencement jusqu'à la fin. Hannan, le fidèle secrétaire-archiviste du roi (ṭbularā šarirā d-malkā) y a apposé son témoignage et l'a déposé dans les archives des actes royaux, où sont conservés avec soin et sans omission les décrets, les lois et les contrats de vente ». Le manuscrit de Saint-Pétersbourg (Syr. 4, sans doute du ) utilisé par l'éditeur du texte, George Phillips, donne au début le plan suivant du récit: quand Abgar, le roi, le fils de Ma'nu, le roi, envoya une lettre à Jérusalem à Notre-Seigneur ; quand Addaï, l'apôtre, vint à Édesse, et ce qu'il dit dans l'annonce de son kérygme ; les instructions qu'il donna au moment de quitter ce monde à ceux qui avaient reçu de lui l'ordination. Le récit, en fait, se poursuit quelque peu après la mort d'Addaï. Au mois d'octobre de l'an 343 de l'ère des Séleucides (an 31 ou 32 de l'ère chrétienne), sous le règne de l'empereur Tibère, le roi Abgar envoie deux de ses nobles, Marihab et Shamshagram, plus son secrétaire-archiviste Hannan, régler des affaires auprès du gouverneur romain Sabinus à Éleuthéropolis, en Palestine. Sur le chemin du retour, ils tombent sur des foules allant à Jérusalem voir le Messie. Ils les suivent, et Hannan prend en note tout ce qu'ils voient.