Eugène (Flavius Eugenius Augustus), mort le près d'Aquilée, rhéteur et grammairien, est proclamé co-empereur romain d'Occident en 392 à la suite de la mort de Valentinien II. Ce chrétien modéré poussé par le général franc Arbogast n'est pas reconnu par Théodose qui, régnant alors sur la partie orientale de l'empire, proclame co-empereur son fils Flavius Honorius et considère dès lors Eugène comme usurpateur. Ayant momentanément rallié une partie du sénat romain à sa cause, il est défait et meurt le à la bataille du Frigidus qui l'oppose avec Arbogast aux troupes de Théodose. Eugène, né à Eauze et issu de bonne famille, est un chrétien qui enseigne la rhétorique ou la grammaire en Gaule, à Vienne dans une école qu'il dirige. Il fait ensuite carrière dans l'administration impériale occidentale où il a atteint un poste élevé — soit magister officiorum (maître des bureaux), soit magister scriniorum (secrétaire en chef). Il se lie au général d'origine franque Arbogast auquel il aurait été recommandé par l'oncle de ce dernier, le grand général d'occident Richomer dont Eugène a probablement précédemment été le secrétaire. À partir de 391, les relations entre Arbogast, alors maître des milices, et le jeune empereur d'Occident Valentinien II se dégradent, ce dernier, alors âgé de 20 ans, aspirant à exercer directement ses fonctions impériales. L'empereur tente de destituer le général franc qui lui résiste, arguant qu'il ne tient pas son pouvoir de Valentinien qui n'a donc pas l'autorité de le démettre. Celui-ci sollicite l'intervention de l'Auguste d'Orient Théodose mais sa requête reste lettre morte ; Valentinien se tourne alors vers l'évêque de Milan Ambroise afin qu'il tente une médiation avec le général réfractaire . vignette|Statue en marbre figurant Valentinien II, fin , Musée archéologique d'Aphrodisias, Aydin Mais Ambroise est toujours en chemin lorsqu'en mai 392, Valentinien trouve la mort en son palais viennois, dans des circonstances peu claires qui peuvent laisser penser à un assassinat orchestré par Arbogast, ce dont celui-ci s'est néanmoins toujours défendu.