François Poullain de La Barre, né en 1647 à Paris et mort le à Genève, est un écrivain, philosophe cartésien et féministe français. D’abord étudiant en théologie, François Poullain de La Barre adopte la philosophie de Descartes. Il devient prêtre dans la région de Champagne avant de se convertir au protestantisme en 1688 (?). Après la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685, il s’exile à Genève où il enseigne. Il est reçu habitant en 1688, puis bourgeois en 1716 de la République de Genève. Convaincu de l’injustice faite aux femmes et par l’inégalité de la condition féminine, il applique les principes cartésiens à la question des femmes et rédige de nombreux textes de philosophie sociale qui dénoncent les préjugés sexistes qui prospèrent envers les femmes au , préjugés qui soutiennent les discriminations dont elles font alors l’objet. Ses textes font de lui l’un des champions de l’égalité sociale entre femmes et hommes, ainsi que le précurseur des théories féministes modernes. En 1673, il fait paraître anonymement De l’égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugez, où il démontre que l’inégalité de traitement que subissent les femmes n’a pas de fondement « naturel », mais procède d’un préjugé culturel. Il préconise que les femmes reçoivent une véritable éducation, mais aussi que leur soient ouvertes toutes les carrières, y compris les carrières scientifiques. Si le terme de « préjugé » est connu depuis le , François Poulain de La Barre est le premier à mettre en parallèle « préjugé » et « sexe ». Dans un autre ouvrage, également anonyme, De l’éducation des dames pour la conduite de l’esprit dans les sciences et dans les mœurs, Poullain de La Barre poursuit sa réflexion sur l’éducation des femmes. Quelques années plus tard, il défend, semble-t-il avec ironie, le point de vue sexiste répandu à son époque dans son ouvrage De l’excellence des hommes contre l’égalité des sexes, par lequel il espère atteindre un plus grand nombre de personnes, en ridiculisant les arguments patriarcaux.