L’art premier (expression inventée dans les années 1970 par le collectionneur et marchand d'art Jacques Kerchache) ou art primitif est l'art des sociétés traditionnelles, sans écriture ou « primitives ». Par extension, le terme désigne communément l'art traditionnel des cultures non-occidentales. Un exemple connu de musée exposant des objets issus de telles cultures est le musée du Quai Branly, situé à Paris, en France.
Les arts premiers regroupent notamment :
l'art africain traditionnel ;
l'art d'Océanie traditionnel, et notamment l'art traditionnel des aborigènes d'Australie ;
les arts asiatiques traditionnels ;
l'art inuit traditionnel ;
l'art amérindien traditionnel ;
les arts précolombiens, dont l'art maya, l'art olmèque ; et bien d'autres...
L'expression « art primitif » est devenue nettement péjorative en étant associée au colonialisme, à la différence de son usage pour la peinture italienne ou flamande, et son emploi dans un contexte « extra-occidental » est depuis quelques années tombé en désuétude au profit d' « art premier ». Mais cette expression plus valorisante reste controversée dans la mesure où elle traduirait aussi une conception évolutionniste et ethnocentriste des sociétés humaines : les sociétés occidentales produiraient un « art abouti » s'opposant aux « arts premiers », qui seraient l'œuvre des peuples restés proches d'un état archaïque de l'humanité. De plus, les formes majeures d'art premier (en Afrique ou en Océanie, par exemple) se distinguent nettement de formes d'art beaucoup plus anciennes (art préhistorique ou art néolithique). Du point de vue chronologique, l'expression est donc aussi contestable.
L'art primitif désignait à l'origine l'art étranger, l'art des fous et celui des enfants.
Si cette vision est largement remise en cause aujourd'hui, les expressions subsistent notamment dans les pays anglo-saxons. L'appellation « Musée des arts premiers », initialement envisagée, a été abandonnée pour désigner le Musée du quai Branly.